3. ENVIRONNEMENT 3.1.5 Adaptation au changement climatique : stratégie et objectifs Le réchauffement climatique s’accélère et aucune région n’est épargnée par ses conséquences. Le changement climatique induit une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. Certains phénomènes sont graduels et modifient de manière progressive les variables climatiques avec, en tendance de fond, l’augmentation des températures moyennes saisonnières. Pour préparer au mieux ses équipes, ses activités et ses infrastructures, GEODIS a réalisé en 2023 avec le support d’experts externes une analyse de l’exposition au changement climatique de plus de 800 sites du Groupe ainsi que des principales infrastructures clés pour ses activités (ports, aéroports, data centers, etc.). Cette analyse a été menée selon les scénarios du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat) SSP2‑4.5 et SSP5‑8.5 à horizons 2030 et 2050. Ces scénarios ont été choisis car ils permettent de comparer la situation de référence (la moyenne des températures entre 1985 et 2015) avec deux projections d’émissions de GES : ● le scénario SSP2‑4.5 est un scénario tendanciel business as usual où le niveau d’émissions correspond à celui des contributions déterminées au niveau national et où le rythme d’émissions ne subit pas de variations brutales majeures. Il peut donc être considéré comme le plus probable. Ce scénario devrait conduire à un réchauffement de 1,6 à 2,5 °C au milieu du siècle et à un réchauffement de 2,1 à 3,5 °C à la fin du siècle ; ● le scénario SSP5‑8.5 apparaît comme probable entre aujourd’hui et 2050, il traduit l’échec des politiques d’atténuation et la continuité des tendances de consommation d’énergie primaire et de mix énergétique. Il apparaît néanmoins comme peu probable à plus long terme, car il est « sans limite » sur la disponibilité en énergies fossiles et en ressources minérales. Ce scénario devrait entraîner un réchauffement de 1,9 à 3 °C au milieu du siècle et de 3,3 à 5,7 °C à la fin du siècle. De cette analyse d’exposition, selon le scénario SSP5‑8.5, il ressort que 23 % des sites étudiés sont potentiellement exposés à un risque extrême (45 sites) ou élevé (150 sites) d’ici à 2030. Cela correspond à environ 3,5 millions de m2 et 9 500 emplois. 38 % des sites pourraient être exposés à des risques d’inondations de plus de 50 cm. Le deuxième risque concerne l’exposition à la chaleur, qui a un impact sur le confort et la santé des collaborateurs, sur la résistance et la maintenance des équipements mais aussi sur le besoin en énergie pour refroidir les sites nécessitant une température contrôlée pour leurs activités. Ces périls peuvent potentiellement endommager les marchandises stockées dans les entrepôts, selon leur nature. En termes d’évolution entre 2023 et 2030, les risques susceptibles de prendre le plus d’ampleur concernent les glissements de terrain et les vagues de chaleur. Les 45 sites à risques extrêmes sont principalement situés aux États‑Unis et en Asie. Les activités de GEODIS sont donc fortement exposées aux impacts physiques du changement climatique : l’empreinte géographique forte aux États‑Unis explique en partie le niveau élevé de cette exposition car cette région est particulièrement touchée par les effets du changement climatique. Des mesures de prévention et d’adaptation sont déjà en place pour faire face aux risques actuels. Ce sont notamment les normes de construction, l’agencement des installations, des dispositifs d’alertes et de gestion d’événements aigus, l’environnement et le rythme de travail, ainsi que des plans de continuité d’activité, au service des clients du Groupe. Des analyses de vulnérabilité complémentaires vont être menées à partir de 2024 sur les sites les plus exposés. En fonction de l’évaluation des risques, des plans d’adaptation supplémentaires seront définis pour faire face à l’augmentation possible de la fréquence ou de l’intensité de ces risques. L’adaptation au changement climatique est incluse dans la cartographie des risques majeurs du Groupe et est, à ce titre, intégrée au Comité des risques du Groupe. En 2024, l’adaptation au changement climatique sera également intégrée dans les critères d’évaluation des projets par les Comités d’investissement. 3.2 Qualité de l’air En 2013, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé la pollution de l’air extérieur et les particules de l’air extérieur comme cancérogènes certains pour l’homme. Les polluants atmosphériques, et en particulier les particules, représentent un enjeu sanitaire majeur. Selon l’Agence Européenne de l’Environnement (EEA), la pollution par les particules fines était en 2020 à l’origine de 238 000 décès prématurés en Europe (1), dont la moitié est attribuée aux émissions du trafic routier global (transport de personnes et de marchandises, véhicules individuels). Afin d’améliorer la qualité de l’air et de protéger la santé des populations en limitant la pollution émise par les véhicules (monoxyde de carbone et particules fines), de nombreux pays européens ont mis en place des zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes villes (plus de 300 villes européennes en 2023). Le fonctionnement des ZFE s’appuie généralement sur un certificat dont chaque véhicule doit disposer et qui est attribué en fonction de ses émissions polluantes. S’assurer un accès aux centres‑villes est donc devenu un enjeu majeur pour le secteur du transport de marchandises. L’essor des ZFE incite les acteurs de la logistique à accélérer la transition énergétique de leur flotte de véhicules (motorisation aux normes les plus récentes du marché et usage de carburants alternatifs). Dans ce contexte, GEODIS s’attache à limiter l’impact de ses activités sur la qualité de l’air et la santé des populations. Le Groupe développe une offre de livraison bas carbone compétitive, adaptée aux enjeux environnementaux concentrés dans les centres‑villes (pollution, bruit, saturation de la circulation…). Intervenant comme opérateur du dernier kilomètre intra‑urbain, GEODIS s’adapte aux évolutions réglementaires et sociétales en travaillant sur des solutions répondant à un double enjeu. (1) https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/le-nombre-de-deces-prematures 50 - RAPPORT D’ACTIVITÉ ET DE RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE D’ENTREPRISE 2023
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