Retour sur deux années de pandémie :  un bouleversement des enjeux autour de la supply chain

Retour sur deux années de pandémie : un bouleversement des enjeux autour de la supply chain

Résilience, relocalisation, recrutement : en devenant vitale, la logistique fait face à de nouveaux défis
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Durant la pandémie, plusieurs événements ont démontré l’importance d’une supply chain efficace et performante au niveau local. Pour distribuer masques, gel antibactériens et vaccins à l’ensemble de leurs citoyens, les gouvernements ont dû endosser le rôle d’acheteurs. Des ponts aériens ont été mis en place, afin d'approvisionner au mieux les magasins et centres de santé en lien direct avec les populations locales, comme les hôpitaux et les pharmacies.

Les entreprises ont quant à elles dû se montrer résilientes et s’adapter à l’indéniable accélération de tendances de fond, notamment à cause de l’impact du e-commerce, très prisé ces derniers mois. Dans ce contexte, l’introduction de nouvelles technologies, les enjeux de relocalisation et de souveraineté ou les questionnements autour du recrutement et de la formation ont particulièrement marqué ces derniers mois.

 

Des modifications structurelles qui obligent les acteurs à réorganiser et investir dans la supply chain

La pandémie a joué un rôle d’accélérateur de tendances, comprenant notamment l’explosion du e-commerce, , pratique, voire parfois indispensable pour certaines personnes à risque qui devaient éviter de sortir faire leur courses. Les flux se sont intensifiés et les sites de vente ont parfois été débordés par la demande. Comme c’est peut-être votre cas, ces changements ont poussé les acteurs du secteur à investir dans leur supply chain, et à la réorganiser, à la recherche de plus d’efficacité. Philippe Roger, d’Orange Consulting, précisait ainsi dans le Journal du Net qu’aujourd’hui, « il est devenu indispensable d’utiliser la technologie pour anticiper les risques éventuels liés à la supply chain, pour activer les bons leviers décisionnels et ainsi renforcer la résilience des processus industriels. »

Certains ont tout d’abord transformé leurs sites en sites industriels à haute valeur technologique, pour faire face à la demande et réussir à conserver malgré cette dernière une collaboration de qualité, entre les différents maillons de la chaîne logistique. Si la mécanisation et la robotisation datent d’avant la crise, le déploiement de ces grands projets industriels “4.0” s’est accéléré ces derniers mois : selon Philippe Roger, « Cette évolution clé est largement basée sur des investissements dans l’IoT et le big data dans le secteur industriel. Ces technologies vont de pair avec la 5G et l’IA, permettant de fournir des données en temps réel pour optimiser les processus de la supply chain et d’ouvrir de nouvelles opportunités. »

Meilleure collaboration entre les acteurs sur l’ensemble de la chaîne de production, anticipation des risques accrue pouvant avoir un fort impact sur la production, augmentation de la productivité… La mécanisation ou robotisation présente d’autres avantages encore : dans les entrepôts, les robots sont désormais capables de se déplacer et d’effectuer des tâches de façon autonome. Ils améliorent la fiabilité, la productivité et même l’expérience employés des entreprises qui ont passé ce cap.

Lire aussi : Trois bonnes raisons de s’équiper de robots dans votre entrepôt

Si votre priorité pendant cette période de pandémie, source de forte tension internationale sur les transports, est bien de trouver des solutions pour acheminer et réceptionner vos produits, un autre sujet a pris de plus en plus de poids : celui de l’environnement et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui a fait l’objet, lui aussi, d’investissements. De nombreuses entreprises ont injecté des moyens financiers pour améliorer leur positionnement en la matière. On note par exemple la multiplication des projets de sites logistiques décarbonés comme GEODIS qui vient d’annoncer la construction d’un campus logistique durable de 130 000 m2 aux Pays-Bas.

 

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Derrière l’idée d’une logistique nationale, un enjeu de souveraineté et de compétitivité

L’évolution globale du paysage concurrentiel pourrait justement laisser imaginer un phénomène de relocalisation d’ampleur. On parle régulièrement de relocaliser les sites de production. Mais les sites de logistique ne sont-ils pas tout autant, voire plus importants ?

La pandémie a révélé aux Français que leur pays n’avait pas la main sur plusieurs filières stratégiques, comme l’industrie du médicament ou certaines manufactures. Alors que les premiers vaccins circulaient dans les pays producteurs, les retards s’accumulaient en France, à cause de commandes suspendues par d’autres pays.

Si l’intérêt de relocaliser semble évident, l’Hexagone manque encore d’arguments. Pour envisager le rapatriement des sites de transformation, qui se trouvent près des sources d’approvisionnement, la France doit se montrer plus attractive. L’Europe de l’Est ou des pays comme le Portugal font figure de favoris en Europe. Ils possèdent une main d'œuvre qualifiée, de bonnes infrastructures de transport, sont très compétitifs du point de vue des coûts, et offrent de nombreux avantages en termes de sécurité juridique.

Selon Marie-Christine Lombard, présidente du directoire de GEODIS, « La France a beaucoup d’atouts, et des mesures ont été prises au nom de la compétitivité ». Retrouvez son entretien complet avec l’Institut de l’entreprise.

Plutôt que de parler des seules relocalisations, c’est donc peut-être davantage de souveraineté et d’autonomie dont il s’agit. La logistique recouvre des enjeux capitaux, qui pourraient être intégrés dans les politiques privées et publiques. Il s’agirait de revoir des procédures qui semblent complexes, d’investir dans les infrastructures (ponts, aéroports, ferroviaire), mais aussi dans la formation avec à la clé une meilleure qualification de la main d'œuvre, et donc, un territoire plus attractif et compétitif. Car la main-d'œuvre est bien l’un des moutons noirs de la logistique à ce jour.

 

Recrutements difficiles, formation : les métiers de la logistique connaissent une mutation rapide

La pandémie a eu de nombreux impacts en termes de ressources humaines. Les méthodes managériales ont dû évoluer du fait du télétravail, en même temps que des difficultés à recruter sont observées sur un marché de la logistique en forte croissance qui représente 1,6 million d’emplois en France.

D’après une étude conduite par le réseau de professionnels France Supply Chain avec le cabinet Michael Page, certains profils clés sont particulièrement demandés depuis la pandémie. C’est le cas des directeurs de site logistique et des responsables supply chain en PME industrielle. Les hubs logistiques, devenus de véritables usines, peineraient à recruter des ingénieurs d’études, des responsables d’exploitation logistique ou des responsables de douanes, massivement recherchés depuis le Brexit.

« Cette étude nous a permis de mettre en lumière de nouvelles opportunités pour la supply chain, appelant un vivier de candidats qualifiés, aux profils variés, aux compétences transverses, et dont les ‘soft kills’ sont de plus en plus questionnées dans le processus de recrutement » ", a fait savoir Yann de Féraudy, le président de France Supply Chain.

Les sociétés recherchent selon lui des compétences telles que la finance, la gestion du risque, les technologies et l’IT, ou l’orientation commerciale. De nouveaux postes, pour le moment encore cantonnés aux grands groupes, devraient aussi prendre davantage de poids ces prochaines années : les Data Analysts Supply Chain, les Architectes Supply Chain, Supply Chain Innovation Leaders ou les Sustainable Supply Chain Managers.

Dans ce contexte et du fait de la transformation digitale en cours, la formation est devenue un enjeu prioritaire : il faut former un vivier de jeunes employé(e)s aux métiers de la logistique… Cela permettra de favoriser l’emploi local et de répondre aux nouveaux enjeux de la logistique, comme la décarbonisation souhaitée par des entreprises conscientes de leur impact écologique et social. Pour ces nouveaux entrants, les opportunités sont nombreuses. C’est l’assurance de s’insérer dans un secteur porteur en termes d’emplois, avec une volonté d’impact écologique et social positif.

Le secteur de la logistique et la supply chain ont donc connu de profonds bouleversements avec la pandémie. En France, les entreprises ont joué durant la crise un rôle majeur pour assurer dans l’économie une bonne fluidité, et continuer à créer du lien social.
Il faudra, pour poursuivre, capitaliser sur ce regain d’intérêt, et accompagner les différents acteurs dans les mutations qui s’accélèrent, notamment via la formation et la conduite du changement ...

 

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